lundi, septembre 05, 2005

Benoît Lacroix à la rencontre d’un soufi et d’une yogi

L’Émergence, le centre de méditation des Brahma-Kumaris de Montréal vient de prendre une heureuse initiative en organisant au Centre St-Pierre, le 10 août dernier, la première soirée inter-religieuse centrée sur le thème de Dieu et l’amour. Nous savons que l’amour est un terme trop souvent galvaudé. Qu’est-ce alors l’amour pur et sans condition? Nous savons que la spiritualité est à la base de toutes les religions. Et c’est à l’actif du centre L’Émergence de mettre l’accent sur ce qui unit plutôt que sur ce qui divise. En somme, sur la spiritualité. Pour ce faire, trois invités de choix qui ont placé Dieu au cœur de leur vie : Benoît Lacroix, père dominicain, homme de contact et de dialogue très connu au Québec et en Europe, Karim Ben Driss, sociologue et surtout soufi et, Denise Lawrence, ancienne journaliste à la BBC et à la CBC, première femme occidentale à se joindre aux Brahma-Kumaris et qui enseigne la méditation du Raja-Yoga dans la région de Los Angeles.

Comment ces trois personnes ont vécu leur expérience de Dieu? Quelle a été leur première interrogation? Leur première découverte?

Pour Benoît Lacroix qui habitait la campagne, dans les Laurentides, sa première relation avec Dieu a été davantage une relation avec l’Univers. C’est la rencontre avec le fleuve et l’inévitable questionnement du jeune enfant : pourquoi le fleuve? Qui a mis ce fleuve là? Qui a fait qu’une rivière marche? Vers 12-15 ans, ce fut donc un étonnement et une sorte d’adoration de la nature. Dans cet éblouissement, reposait toujours la question fondamentale : qui a mis le fleuve là?

Karim Ben Driss se posait les mêmes questions. L’interrogation première s’est exprimée cependant par la curiosité à travers la lecture puis, dans une seconde étape par la pratique et la purification spirituelle. Sa recherche l’a mené jusqu’en Inde. En cours de route, il découvre, de retour au pays, au Maroc, un maître soufi : Sidi-Hamza qui va lui apprendre la Voie.

Même cheminement, quoique différent, pour Denise Lawrence. Elle aussi, s’efforçait de comprendre. Elle n’avait pas d’attrait particulier pour les religions et les religieux. Elle cherchait, néanmoins. Et dans son for intérieur, elle Lui parlait en soulignant que malgré tout, je suis à Toi. Une expérience de lumière accompagnée de félicité va la mener peu de temps après, à la rencontre des Brahma-Kumaris et d’un maître de sagesse : Dadi Janki

Ces expériences ne sont pas singulières. La rencontre avec le divin peut revêtir différents visages. Des années plus tard, ainsi que le dit, Karim Ben Driss, nous nous apercevons que c’est Lui, en fait, qui nous cherchait, qui a toujours été présent ! Seulement, nous ne savons pas VOIR avec le cœur. De même Benoît Lacroix, quand il a voulu identifier Dieu, il ouvrit la Bible et lut les premières paroles qui racontent la Création. Dieu Créateur! C’est donc Lui qui a créé le fleuve! C’est Lui, l’Éternel, le Tout Puissant. Vivant à proximité de la nature, il comprit que c’est Lui encore une fois, qui donnait la lumière, l’air, Celui qui le nourrissait. En fait, dit-il, «Il était très près de moi. C’est mon expérience jusqu’à l’âge de vingt ans. Mon expérience a été l’étonnement et l’adoration implicite. C’est plus tard que j’ai accepté de Lui parler. Dieu total, infini, rempli de feu. »

Qu’est-ce qui empêche d’être en relation intime avec Dieu?

Le doute nous empêche d’expérimenter Dieu. Il faut entrer en relation adulte avec Dieu, dépasser l’adolescence. Être seul devant l’incertitude. Ce qui m’empêche d’être en relation intime avec Dieu, explique Benoît Lacroix , c’est que j’ai recherché Dieu en dehors de moi. J’ai commencé à être détaché jusqu’à la découverte de l’Amour plus fort que le fleuve. J’ai repris la lecture des Évangiles. Je suis entré dans l’Amour de Dieu en aimant les autres. Là où il y a l’Amour, il y a Dieu.

Pour Krim Ben Driss, les paroles ne peuvent rendre compte de l’indicible. La résistance est la peur. S’abandonner à Dieu est difficile à causes des résistances. Mais Dieu est partout. Lorsqu’on accepte de s’être trompé, nous transformons l’échec en simple étape. Il s’agit ajoute-t-il, de retrouver l’état originel grâce au souffle miséricordieux.

Pour Denise Laurence, la recherche c’est bien, les autres , c’est aussi important. Denise a habité en Inde pendant cinq ans. Là, elle a compris que la relation avec Dieu ne doit pas nous retrancher des autres, de la communauté.

Ainsi que le souligne Krim Ben Driss, la relation avec autrui est un miroir de notre progrès. La laideur n’est pas à l’extérieur. Elle est dans le regard. Et d’ajouter : la spiritualité est une bouée de sauvetage pour tout le monde.

Denise explique pour sa part : quand j’ai une pensée qui n’est pas correcte, je sens qu’il s’éloigne de moi.

Benoît Lacroix est un amoureux des Psaumes. Il y trouve la paix. Quand je n’ai pas trouvé de réponse aux problèmes humains, dit-il, je me reporte aux Psaumes. Les grandes réponses nous viennent d’en haut, de Dieu.

Quel que soit notre cheminement spirituel, notre quête d’un amour vrai, en ces temps d’épreuves, nous ramène toujours à Dieu. On peut Lui donner tous les noms possibles, Il reste la Source, l’Océan d’amour.

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